Le parcours de Clarice

Co-fondatrice de l’association durable SustainTable

Le développement durable. Qu’est que cela signifie réellement ? Comment pouvons-nous concrètement, au quotidien, respecter davantage l’environnement dans lequel on vit ? Contribuer à un projet ou créer une association qui a un impact durable. Pourquoi et comment se lancer consciencieusement dans cette aventure ?  

Afin d’aborder ces thématiques, j’ai pensé qu’il serait pertinent de discuter avec Clarice, titulaire d’un bachelor en biologie et bientôt d’un master en science de l’environnement ainsi que co-fondatrice de l’association durable SustainTable. Dans ce portrait, Clarice partage avec nous son parcours, ses convictions quant au développement durable, l’impact de son association SustainTable ainsi que ces considérations afin de construire ou contribuer à un projet associatif durable.  Ses paroles nous permettent non seulement de de nous questionner quant à notre rapport à notre environnement mais surtout d’imaginer d’autres possibilités pour notre devenir.

Des sciences expérimentales vers les sciences de l’environnement

Je m’appelle Clarice, mes parents sont tous les deux originaires du Burundi, un petit pays d’Afrique de l’est. Je suis née à New-York aux États-Unis et j’ai ensuite grandi aux alentours de Genève en Suisse,  j’y habite depuis l’âge de 3 ans. J’ai également pu vivre 4 ans à Toronto au Canada pour effectuer mon bachelor en biologie cellulaire.

En ce qui concerne mes aspirations, j’essaye de développer ma carrière dans le domaine du développement durable et la gestion de projet. Ma mission serait d’insuffler plus d’impact social et environnemental dans les projets auquel je touche. Je m’intéresse également à l’utilisation de la technologie et du digital dans la génération d’impact et l’efficience.

Et la raison pour laquelle j’ai dévié mon parcours académique depuis les sciences expérimentales vers un master en sciences de l’environnement provient d’un besoin personnel de contribuer à un des problèmes de société le plus pressant de notre génération : le réchauffement climatique. Ce réchauffement est un danger d’ordre global car les conséquences vont se ressentir dans beaucoup de domaines essentiels à la vie (agriculture, santé publique, migrations) et tout cela arrive à un stade critique ou l’inaction n’y a plus sa place. Cela demande d’avoir plus d’ambassadeurs motivés sur le terrain, d’où ma décision personnelle de réorienter mes études vers le secteur de l’environnement et du développement durable.

 

L’association SustainTable pour lutter contre le gaspillage alimentaire

SustainTable est une association qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette idée a émergé durant l’été 2018 durant un programme d’incubation organisé par Social Impact Award Switzerland. Ce programme nous a permis de conceptualiser le projet SustainTable avec l’aide de deux de mes collègues de master : Patrick et Alexandra. Ensemble, nous avons créé notre association et nous avons commencé à collaborer avec différents partenaires dans l’élaboration de campagnes de sensibilisation au gaspillage alimentaire. Nous proposons aussi des études quantitatives afin d’évaluer la situation du gaspillage au sein des restaurants.

Notre projet actuel est le développement d’une plateforme de visualisation du surplus alimentaire au sein de partenaires restaurateurs. Les produits invendus de nos partenaires restaurateurs et vendeurs seront géo-localisés afin de pouvoir être récupérés par notre communauté d’utilisateurs. De plus, les invendus des restaurants partenaires seront disponible à prix réduit, le but étant d’allier la bonne affaire et le geste responsable.

La valeur ajoutée de notre plateforme est d’offrir également la possibilité aux utilisateurs de pouvoir eux-mêmes proposer leur surplus alimentaire sur notre plateforme, sous forme de donations gratuites. Que ce soit des familles avec un grand jardin potager ou un apéro étudiant un peu trop garni, notre plateforme sera la solution rapide pour éviter de gaspiller.

 Lors de mes recherches, j’ai pu découvrir que la Suisse gaspille plus de 2.6 millions de tonnes par an et cela a un impact environnemental, social et économique. En effet, les pertes liées au surplus alimentaire représentent une mauvaise gestion de nos ressources naturelles. En outre, ces pertes sont un manque à gagner pour les agriculteurs, les restaurateurs, et les magasins qui ne génèrent pas de revenus et doivent investir dans la gestion des déchets engendrés. La valorisation du surplus alimentaire est donc une opportunité de générer un revenu supplémentaire.

 Pour en découvrir plus sur sustaintable: sustaintable.ch

 

Le développement durable : créer un impact positif pour la société actuelle, tout en sauvegardant les intérêts de la société de demain

 Le développement durable est un développement qui répond aux besoins actuels tout en permettant de préserver nos ressources pour les futurs générations. C’est une idée qui a été développé dans le rapport de Brundtland en 1987. Basée sur cette définition, ma vision du développement durable permet de créer un impact positif pour la société actuelle, tout en sauvegardant les intérêts de la société de demain. Cette thématique m’intéresse surtout depuis le début de mon master lors d’un atelier interdisciplinaire où nous avons étéamenés à conceptualiser une solution à un problème de société. Cela nous a immédiatement sensibiliser aux théories du développement durable. Mon cheminement a fortement été influencé par mes études de master. J’ai notamment participé à un programme d’été en collaboration avec l’Université de Tsinghua en Chine ou, en groupe, nous avons pu concevoir un projet en lien avec les objectifs du développement durable dans le contexte Chinois.

http://citizencyberlab.org/oddsummer.html

Actuellement, le plus gros défi qui nous fait face est le réchauffement climatique. Ce dernier produira entre autres : 

– Des réfugiés climatiques

– Une élévation du niveau de la mer 

– Une sécheresse accrue dans l’agriculture

– Une disparition de certaines espèces animales

Au quotidien, de manière collective, il est donc nécessaire de faire attention à son empreinte carbone (ex: voyager moins en avion), favoriser la mobilité douce mais aussi rejoindre des mouvements tels que le zero waste pour éviter de produire trop de déchets.

De manière individuelle, je me déplace en vélo,  je suis flexitarienne – je mange moins de viande et choisie des produits de saison plus qualitatifs –  je favorise également l’achat de vêtements en seconde-main. J’ai aussi une machine à coudre car réparer c’est toujours mieux que jeter ! J’ai eu beaucoup de chance car mes amis et ma famille sont très ouverts d’esprit et mon style de vie à faciliter des discussions sur les thématiques du développement durable dans mon cercle social.

 

Monter son association: processus et considérations

 Grâce à Patrick, un des membres de l’association qui a fait des études de droit, le processus de monter une association et d’établir les statuts fut très simple car cela faisait parti de ses compétences légales. Ainsi, l’association fut créée très rapidement.  En 2019, nous avons postulé au programme U-change, un concours qui vise à soutenir financièrement des projets étudiants dans le développement durable.

Notre projet SusTaintable a été sélectionné et au début de cette année 2020, nous avons pu recevoir des fonds de la part de l’Université de Genève ainsi que de la confédération Suisse pour le développement de la plateforme SustainTable. Aucun autre soutien n’a été reçu mais nous espérons que l’association pourra développer d’autres projets et approcher différents organismes de financement dans le futur.

D’abord, je pense qu’il est primordial d’avoir un bon groupe de collaborateurs motivés pour atteindre vos objectifs. Ensuite, je pense qu’il est important de bien savoir communiquer vos missions et vos projets afin de pouvoir convaincre votre audience. Enfin, je pense qu’il est très important de chercher à prendre contact avec de potentiels mentors qui peuvent apporter beaucoup de conseils lors du début de la création de vos projets.

Picture © Djénéba Diallo

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